LECTURES INSPIRANTES DE L’ETE !

Les vacances sont souvent un moment privilégié pour se poser, s’évader et prendre du recul.

J’ai envie de partager avec vous deux lectures inspirantes avant de ré-attaquer le tourbillon de la rentrée et la dernière ligne droite d’une année 2020 inattendue et rupturiste!

LA PREMIERE est ma découverte du livre de Pascal Demurger, DG de la MAIF : « L’entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera plus ».

Pour moi, les assureurs sont là en cas de situation difficile. Mais je me méfie des petites lignes en italique dans un contrat. Souvent , ce sont celles des désenchantements qui expliquent que le jour J le sinistre n’est pas couvert… J’ai aussi en tête toutes les offres que certains ont essayé de me vendre comme par exemple assurer les canalisations qui vont de ma maison au réseau d’assainissement…
Bref ce sentiment est certainement partagés par de nombreux assurés mais peut-être pas par ceux de la MAIF qu’on appelle des sociétaires.

Pascal Demurger rejoint la MAIF il y a une dizaine d’années. Comme il l’explique, il a cheminé personnellement et s’est transformé peu à peu lui-même depuis 2015 en transformant l’entreprise.

Son déclic, marqueur de cette prise de conscience, date d’avril 2015. Au cours d’un séminaire de Managers, il rapporte qu’une intervenante extérieure, Laurence Vanhé, parmi les pionniers en Europe du « Bonheur au travail » l’interpelle : « Pascal , pense moins avec ta tête et plus avec ton coeur! ». Lui, le patron énarque, était invité à s’ouvrir aux autres avec simplicité et sincérité.

Qu’est-ce que cela a changé?
Pascal Demuger a fait l’audace de la confiance, convaincu qu’elle est essentielle à la performance durable de l’entreprise.

Il écrit (p 135) :  » Cette volonté un peu iconoclaste d’inscrire les relations au sein de l’entreprise dans un cadre de confiance et de faire reposer la motivation des collaborateurs sur l’envie plutôt que sur la crainte ou le seul intérêt revient à dépasser la simple confrontation entre les intérêts apparents et immédiats de l’entreprise et ceux de ses salariés. Elle exprime le choix d’intégrer les attentes des salariés, leurs aspirations, dans le fonctionnement de l’entreprise pour à la fois mieux y répondre, renforcer leur propre épanouissement et décupler l’efficacité collective« .

Pascal Demurger explique qu’au fil du temps, il a compris que s’épanouir dans son travail nécessite:
* du SENS , contribuer à un projet collectif qui donne le sentiment d’être utile à ses clients, à ses collègues, aux autres, à la société.
* de l‘ATTENTION, sincère et authentique portée aux autres, préalable indispensable à la confiance.
* de l’EXIGENCE pour soi-même. Ce qui pour le dirigeant et les managers signifie l’exemplarité mais aussi de l’exigence pour le collectif. Fixer les objectifs et les conditions nécessaires pour les réaliser.

La CONFIANCE accordée aux collaborateurs est vertueuse. Il démontre qu’il existe une symétrie des attentions entre celle portée aux salariés et celle portée aux clients qui contribue à la performance de l’entreprise.

Ce management par la confiance, instauré comme pilier de la MAIF, a accompagné la transformation de l’entreprise avec un recentrage et un alignement fort sur ses valeurs mutualistes.
Les mots d’introduction de Pascal Demurger pose avec clarté ses convictions et sa vision:  » Ce livre n’a qu’une seule ambition. Celle d’inviter le lecteur à se projeter dans un monde aux antipodes du nôtre et qui, pourtant, est déjà en train d’éclore. Un monde auquel les entreprises, assumant leur responsabilité politique, contribueraient positivement, au-delà de leur seul apport économique. Ce n’est pas un monde idéalisé, une utopie inaccessible. Je le sais, car j’ai la chance de diriger une entreprise qui en fait partie. D’ailleurs, ni ma nature ni mes fonctions ne me portent à la rêverie ou à l’idéologie. Mais mon souhait est de témoigner, et plus encore de convaincre. Témoigner , car je mesure combien une entreprise peut servir le bien commun et combien cette contribution peut nourrir sa propre performance. Convaincre, car si ce qui est bon pour l’entreprise est bon pour le monde, alors il ya urgence à généraliser ce modèle.« 

Je ne vous en dirai pas plus. J’espère avoir suscité votre curiosité et vous avoir donné envie de le lire.
Personnellement, il résonne beaucoup avec mon expérience passée, mes convictions et mon envie de donner sens et utilité à mon action en entreprise.

LE DEUXIEME ouvrage complémentaire que je vous propose est celui de Patrick Mercier, Président et Co-Fondateur du Groupe de Communication CHANGE: « The power of Benevolence« .

Avec ce livre, il apporte un regard averti et clairvoyant sur les enjeux mais aussi les opportunités que les marques ont à relever.

Qu’est-ce que la « Benevolence »?
Patrick Mercier la définit en ces mots (p 30) :« la capacité des marques à être utiles et responsables dans le quotidien des gens ».
Cette définition apporte une nouvelle grille de lecture des marques et du travail mené par l’agence pour les accompagner dans leur quête de sens.

Cette notion de « sens » est importante comme il le rappelle à travers les résultats de l’étude Meaningful Brands du groupe Havas (p 47): « 75% des consommateurs achètent des marques qui partagent leurs valeurs et 90% attendent que les marques leur offrent un contenu utile. Pourtant, ils déclarent que plus de la moitié du contenu des marques ne leur apporte rien ».

Ce livre est riche de très nombreux témoignages de dirigeants qui partagent leurs réflexions et leurs convictions. Comme Patrick Mercier l’écrit (p73): » Faire un livre sur la benevolence, c’est tenter de démontrer à travers des exemples, des réussites et parfois des échecs, que la volonté d’être utile peut être très vertueuse pour les marques qui notamment cherchent des relais de croissance dans un environnement concurrentiel qui est devenu fou et instable. »

J’aime beaucoup cette citation d’Henry Moore que Patrick Mercier mentionne dans son ouvrage :  » Le secret d’une vie est d’avoir une mission, une chose à laquelle vous donnez tout… et le plus important, c’est que ce soit une chose hors de portée. »

Ce qui est valable pour un individu l’est aussi pour une organisation. Les entreprises ont un rôle capital à jouer pour répondre aux enjeux de notre monde. Les consommateurs citoyens attendent des actions utiles et concrètes.

Comme Pascal Demurger et Patrick Mercier le démontrent, les entreprises ont une opportunité à saisir pour prendre ou reprendre leur place d’actrices engagées. Ne pas le faire, c’est se mettre en risque.

Bonne lecture!

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